Cet article est le premier d’une série de quatre qui se succéderont rapidement et qui seront liés entre eux avec la méditation et le bien être en fils conducteurs. Ils traiteront successivement de l’ancrage, de la connexion au Divin, de la méditation et enfin de la protection vis-à-vis des agressions extérieures. De quoi, par une pratique régulière, nous permettre de nous recentrer peu à peu face à un mode de vie de plus en plus intrusif et abrutissant.
Commençons par l’ancrage. Autour de nous et sur la planète entière le temps s’accélère. Dans nos différentes professions et notre vie privée, il nous faut être de plus en plus performant, faire de plus en plus de choses à la fois. Et pendant ce temps, avec le taux vibratoire de la terre qui s’élève, les temps changent. Un besoin grandissant de se poser, de regarder, de contempler, de… méditer se fait sentir. Pour nous aider, l’ancrage est un passage obligé qui permet à notre corps et notre âme de retrouver leurs racines et surtout leur véritable place en nous et autour de nous. L’une des pathologies régulièrement rencontrées lors de nos séances est le manque d’ancrage des personnes, manque de repères qui aboutissent généralement à des problèmes de territoire et un manque évident d’espace vital. Tout est intimement lié, mais essayons ensemble de décortiquer l’affaire et d’y voir un peu plus clair.
Schématiquement, nous pouvons comparer l’ancrage au fait d’avoir les pieds sur terre. C’est donc tout l’inverse d’avoir la tête dans les étoiles et l’esprit perdu dans ses pensées. Mais en allant plus loin, l’ancrage, c’est vraiment sentir ses « racines » s’enfoncer dans la terre, être présent physiquement dans ses actes. S’ancrer, c’est EXISTER, prendre CONSCIENCE DE SOI. Dans un précédent article (Ame mon amie), j’expliquais comment la Vie m’avait ramené à la réalité en me faisant trébucher parce que justement je n’étais pas présent, pas ancré. Lors de la pratique des arts martiaux, la première chose que nous apprenons est de nous tenir debout dans tous les sens du terme, d’une manière stable sur nos jambes, le roc dans la tempête. Le corps lui, reste souple, pivote, absorbe, répond aux mouvements, seulement si l’édifice humain est solide sur ses pieds. C’est d’une telle évidence. Qui irait couler du béton pour les fondations d’une maison directement sur des marais ? Pour une construction pérenne, nous choisissons un sol solide ou sinon, nous cherchons aussi profondément qu’il le faut, une base fiable sur laquelle l’appuyer. Alors pourquoi ne pas suivre cette logique lorsqu’il s’agit de nous et de notre propre vie ?
Etre ancré, c’est être présent, et même plus, vivant ! Pas seulement d’une manière organique mais par sa présence physique et son esprit. Il ne s’agit pas de piétiner les pieds de ses voisins mais d’avoir conscience de notre place à tenir. Nous occupons un certain espace, nous sommes capables de raisonner, d’aimer ou pas quelque chose, d’agir, etc... Pour la plupart d’entre nous et je me sens aussi concerné, le plus difficile est sans doute d’accepter nos choix, et surtout de refuser que nos propres pieds soient écrasés. Savoir dire non, en un mot, se respecter et se faire respecter. C’est en agissant de la sorte que les autres commenceront à reconnaitre notre valeur et ce qui fait de nous un Etre unique et véritable.
L’ancrage d’un point de vue énergétique permet de se ressourcer -et le terme n’est pas galvaudé- en se branchant directement à l’énergie « maternelle », protectrice mais extraordinairement puissante, la Terre Mère. Celle-là même qu’honoraient les civilisations anciennes et plus près de nous, les indiens. Cette pratique nous met directement en contact avec les forces telluriques. Nous nous connectons à l’amour terrestre, et en plongeant profondément nos racines en elle jusqu’au magma, c’est un brasier puissant qui ranime notre feu intérieur. De là, la force magnétique de la terre nous colle véritablement les plantes de pieds au sol. Nous faisons souvent l’expérience avec Nathalie de nous pousser après un ancrage en commun. Il faut vraiment mettre de la « bonne volonté » pour réussir à déstabiliser l’autre. D’ailleurs, tous les pratiquants de Tai Qi ou Qi Gong comprennent ce que je veux dire. Il est temps je crois, de voir un peu plus en détail la méthode que j’utilise actuellement. Je vous rappelle qu’il n’y a pas de technique meilleure qu’une autre, l’important est que vous vous sentiez à l’aise. Ceci est un exemple, à vous de l’adapter à votre ressenti. Rien toutefois ne viendra tout seul.
Pour les premières fois, trouvons-nous un endroit tranquille. Par la suite, avec un peu d’entrainement, nous pourrons nous ancrer n’importe où et instantanément. Nous pouvons rester debout ou si cela pose problème, assis, pour une méditation plus longue par exemple. L’important est d’avoir le dos droit, le bassin ramené vers l’avant, la tête à l’horizontal, les yeux dirigés vers l’avant, ni en haut, ni en bas. Si nous sommes assis, nous décroisons les jambes, les bras, les doigts. Avec le parfait alignement de notre corps, cela permet une meilleure circulation d’énergie et une connexion accrue. Lorsque nous sommes en place, nous fermons les yeux et réalisons le calme en vous. Nous évitons bien sûr de penser aux courses à faire ou le coup de fil à passer tout de suite après cet instant privilégié. En parlant de téléphone, pensez à le débrancher, il n’y a rien de plus frustrant et violent d’être sorti d’un moment de plénitude par une sonnerie de téléphone.
Maintenant intérieurement, nous mettons notre conscience dans notre cœur. Pour nous aider au début, nous pouvons dire « je mets ma conscience dans mon cœur » (pas trop fort évidemment). (Au départ, j’imaginais mon esprit se déplacer de ma boite crânienne pour émigrer dans ma cage thoracique). Nous sentons un changement subtil au niveau de notre poitrine. Comme si justement, nous venions de prendre conscience de cette partie de notre corps. Ressentons cet état le temps qu’il faut, notre conscience est descendue dans notre cœur. A présent, nous la faisons descendre dans nos pieds, là aussi pour nous aider, nous pouvons dire à voix basse : « je mets ma conscience dans mes pieds ». A ce moment, nous sentons nos pieds comme s’accrocher au sol, « s’ancrer ». Le bas de nos jambes semble plus lourd mais pas d’une manière malsaine, au contraire nous « découvrons » l’existence de nos jambes. Apprécions cette « découverte ». Et puis, imaginons des racines sortir de nos pieds et s’enfoncer vigoureusement dans le sol. Elles traversent le plancher ou le carrelage, les étages s’il y en a, s’enfoncent dans les fondations de la maison ou du bâtiment. Nous les voyons parfaitement faire le tour des obstacles souterrains, les pierres, les rochers, s’enfoncer encore plus profondément dans la terre, pourquoi pas, traverser des nappes d’eau, des cavités et puis, soyons fous, s’enfoncer sur des kilomètres jusqu’au centre de la terre, au coeur de la Terre Mère. Soyons rassuré, la chaleur ne brûle pas nos racines, au contraire, lorsque nous inspirons, nous sentons l’énergie de cette terre nourricière remonter en nous par nos racines, se répandre dans notre corps par toutes nos veines et emplir notre cœur. Cette énergie se confond avec la nôtre et à l’expiration, nous renvoyons cette énergie commune par le chemin inverse tout en prenant conscience de l’amour qui se répand en nous et que nous partageons avec la Terre Mère. Nous ne sommes pas pressé, faisons cela là encore, le temps qu’il faut. Nous nous sentons envahi d’une sensation de sérénité et de bonheur parfois inconnus jusqu’alors. Nous inspirons l’énergie de la terre, nous expirons notre énergie. Nous prenons parfaitement conscience que nous faisons partie intégrante de la Terre, de notre présence dans notre environnement immédiat, de notre existence. Nous sommes Nous. Lorsque nous le décidons, nous quittons peu à peu tout en remerciant la Terre Mère pour ce partage et en gardant présent à notre esprit ces minutes privilégiées. A partir de cet instant, restons présent à ce que nous faisons.
Au départ, cette pratique dure deux ou trois minutes si vous êtes gourmand comme moi. En réalité, avec l’habitude, quelques secondes vous suffiront bientôt à vous ancrer. Deux difficultés peuvent entraver l’efficacité de ce travail. Tout d’abord, nos propres barrières, croire ou ne pas croire en sa réussite (de l’ancrage) avec éventuellement un esprit « volatile » et surtout… oublier de le faire. En effet, c’est bien de faire notre ancrage lorsque tout va bien, c’est cent fois plus important lorsque cela va moins bien et c’est pourtant là (j’en sais quelque chose) que nous allons dépenser notre énergie à râler ou lutter contre l’agression (au sens large) plutôt que de nous abreuver à la source bénéfique. Alors, n’hésitons pas, le matin, dans les transports, avant (ou pendant) un rendez-vous important, au passage d’un examen, lors d’une situation difficile ou tout simplement lorsque nous avons l’impression que le monde nous échappe, que nous ne savons plus qui nous sommes, ancrons nous, ancrons nous, ancrons nous !
Je rappelle pour terminer qu’il n’y a aucun enjeu, que tout vient à point à qui sait attendre (et persévérer). Certains parmi nous ressentiront des choses extraordinaires dès les premières fois, pour d’autres, cela sera plus long, cela n’a aucune importance. L’important, c’est Nous. Notre conscience et notre désir à redevenir nous-mêmes, pas forcément celui que nous croyons connaitre mais l’Etre Divin que nous incarnons et qui sommeille encore en nous.
Dans les prochains jours (j’espère), nous parlerons de l’autre connexion, en haut du corps, celle avec le Divin, histoire de rééquilibrer. N’hésitez surtout pas à nous faire part de votre expérience pour ceux d’entre vous qui testeront cette méthode qui je vous le répète une dernière fois, est une parmi tant d’autres. Ainsi que vos questions si je n’ai pas été assez clair bien entendu.
Jean